Une soixantaine d’étudiants, un motel grand luxe dans les plaines de l’Utah :
tout est prêt pour un séminaire littéraire de rêve. Et puis, au soir du premier
jour, un homme arrive, coiffé d’un casque de moto, et sort un fusil à pompe de
son sac. Le rêve tourne au cauchemar. Terrifiée, rendue à moitié sourde par les
détonations, une jeune fille trouve refuge dans une chambre où se terre déjà
Karen, sa conseillère d’éducation. À voix basse, les deux femmes engagent la
conversation. Karen en est sûre : elle connaît le tueur.
Obèse,
mélancolique, Donald traîne son spleen existentiel en attendant la retraite. Il
aurait voulu être indien ; il n’est que chef de la police. Ce soir-là, un mail
arrive au poste. Prise au coeur d’une fusillade dans un motel de Moab, une
employée appelle au secours. Dans le miroir des toilettes, l’homme en larmes,
effaré, contemple son reflet. Ce motel-là, songe-t-il. Précisément aujourd’hui.
Il s’appelle Troy, mais les noms n’ont plus d’importance. La fin du monde
approche. Oh, il ne la craint pas. Le Feu du Ciel, il le sait, l’épargnera. En
attendant, Troy s’arrête dans des diners, Troy parle à des gens, Troy baise,
médite, et serre les poings. Dans sa tête : la rumeur grandissante d’avant
l’apocalypse. Dans son sac de hockey : un fusil à pompe calibre 12. Trois voix,
trois personnages, trois destins irrémédiablement liés – sur les terres
tragiques du rêve américain et de l’illusion mortelle. Quatre fois lauréat du
grand prix de l’Imaginaire,
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire